dimanche 19 décembre 2010

Le Bal des Anges et la Maraude aux Enfants des Rues

Ah ce centre pour handicapées mentales! Il nous a bien pris par surprise. Nous avions la consigne d'être très prudents avec ce public fragile, car certaines de ces femmes étaient autistes.
Tout d'abord notre arrivée dans ce Vol Au Dessus d'Un Nid De Coucou, nous a laissé discrètement pantois. Nous avons été émus de voir ces femmes se déplacer, parfois difficilement, en pyjama en pleine journée. Evidemment l'accueil des plus volontaires était très chaleureux et nous étions tous près (malgré la fatigue qui a commencé depuis quelque temps à ce faire sentir), à leur offrir le meilleur de nous-même.
Et cette fatigue s'est désintégrée instantanément lorsqu'au sortir de notre loge improvisée les cris de cette foule de filles et de femmes si fragiles, nous accueillent et nous insufflent la joie d'être là.
Notre spectacle a été une fête pour elles et pour nous. Et le final, où nous accueillons des volontaires à danser sur notre musique orientale, a été d'une joyeuse euphorie enfantine. Il m'aura fallu tout de même faire un effort pour résorber l'émotion qui a failli m'envahir en voyant cette dame pleurer au milieu des danseuses, d'un trop plein de joie je suppose. Comment décrire la joie trop rare de ces femmes, à travers les larmes de cette dame digne et en empathie totale avec ses amies.
Là encore nous avons assister à un bal des anges, nous étions le spectacle certes, mais nous étions aussi une fois de plus spectateur d'une humanité à l'état pure. Nous voyons là ce qui devrait être ce monde où nous vivons. Et je peux dire que je suis fier d'avoir pu apporter avec nos talentueux amis égyptiens une parenthèse de rire et de danse entre ces murs-là. Adieu mesdames!
La route nous a emmené vers le lieu de notre dernier spectacle, petite émotion.
Et accueil chaleureux des enfants dans les ruelles pendant la batucada. Là l'ambiance a été plus sportive avec du répondant énergique. Ce fut très stimulant, voire un peu plus.
Au retour ce fût l'heure du bilan avec toute l'équipe, puis un petit groupe est parti pour une maraude dans le Caire avec le SAMU. Nous étions quatre, Gabriel, Valérie, Diana notre traductrice et guide de maraude et moi, Daniel.
Le déroulement d'une maraude change d'une structure à l'autre. Le SAMU, lui, a une pratique apparemment informelle et improvisée, nous explique Diana. Ils prennent le temps qu'il faut avec les enfants des rues pour qu'ils les acceptent et se sentent en sécurité avec eux. Puis ils reviennent régulièrement pour discuter, voir s'il n'y a pas de gros problèmes et surtout soigner les diverses blessures ou maladies qu'ils attrapent.
Après un imprévu dans le déroulement de leurs soirées, l'équipe du SAMU arrive quelques temps après l'heure prévue. Et ils nous guident dans un quartier assez chic du Caire jusqu'à un banc où discutent quatre enfants au vêtements usés et sales, avec les pieds nus pour l'un d'entre eux. Shariff du SAMU nous présente et se porte garant de nous. Les enfants nous saluent, nous sommes acceptés. Après une petite conversation très sympathique Gabriel sort son accordéon, pendant que je sort mon sax, Valérie attend le bon moment pour sortir ses marionnettes et est prête pour chanter.
On peut voir leur étonnement à l'écoute de la musique. Il sont un peu éberlués et ravis d'avoir ça pour eux tout seul dans leurs nuit sur le trottoir. Pendant que nous enchaînions les musiques, les chants et les jeux de marionnettes, le médecin de la maraude, repère et ausculte discrètement une plaie au pied d'un des garçons. Nous ne les avons pas vu partir, pour des soins visiblement indispensables. C'est là que nous voyons notre utilité dans ce travail altruiste. Notre contribution artistique crée un climat de confiance où les échanges sont plus simples avec les enfants des rues.
Pendant notre causerie musicale, arrivent les invités d'un mariage, avec la mariée en blanc. Ce contraste était plus que surprenant avec la pauvreté de ces enfants, l'opulence et le besoin côte à côte.
Au bout d'une heure peut-être, nous prenons congés de cette petite communauté et nous remercions Shariff de nous avoir accueilli dans sa maraude.
Une fois de plus nous avons vécu six jours en un.
Mais là, il faut dormir, car demain on pli les bagages.
Daniel

4 commentaires:

  1. Le récit de ces journées est tout simplement bouleversant dans sa simplicité.

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  2. i miss you all my friends
    hope to see u all soon
    cilen;batreca;sofy;kluod vabrees;luorian;lois;nicola;arnoo;philip;(great gabi);danial;(my sweety val)and my big brother ebrahim
    XOXOXOXOXOXOXOXOXOXOX:)

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