lundi 12 avril 2010

un enfant qui habite dans la rue reste-t-il un enfant ?

Pas aux yeux de tout le monde apparemment...
Encore une conversation hier soir avec un artisan égyptien me le laisse voir.
Les enfants des rues en Egypte, comme sur toute la planète, sont considérés comme des mauvaises personnes qui font du business, qui pourraient choisir de retourner dans leur famille ou d'être pris en charge par les organisations du gouvernement, mais qui préfèrent rester dans la rue pour gagner beaucoup d'argent en mendiant ou en vendant des mouchoirs ou des fleurs au milieu des embouteillages. En fait ces enfants ( environ 10 000 pour la seule ville du Caire) fuient le milieu familial où la violence fait souvent rage, comme à l'école d'ailleurs. Comme beaucoup travaillent parfois dès 7 ans, ils pensent avoir en poche de quoi quitter le domicile et gagner leur liberté et leur tranquillité pensent-ils. Ils se retrouvent sous la coupe et la violence d'un chef de bande, qui est censé les protéger de l'extérieur de la bande, mais qui à l'intérieur leur fait endurer bien des choses (racket, violence, abus sexuels parfois).
D'autres enfants n'ont pas ce choix de partir de chez eux pour rejoindre la rue, beaucoup y sont jetés par leur mère ou leur père qui, à l'occasion d'un remariage, ne veulent plus garder à la maison ces enfants d'un premier lit...
La plupart des gens ici à qui on parle de notre projet sont très sensible à nos actions dans les zones très pauvres de la ville, mais beaucoup considèrent les enfants des rues comme de la très mauvaise graine. En organisant la nuit des petits spectacles pour les enfants des rues auprès des unités mobiles des ONGs qui travaillent auprès d'eux, en plus de leur offrir une petite parenthèse, nous facilitons un mélange entre les enfants des rues et les passants, qui à cette occasion, grâce au travail des travailleurs sociaux, peuvent se rendre compte qu'il ne s'agit d'enfants.
Et qu'ils méritent bien plus de considération...

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